Hommage à Hergé, ou l'inverse ?

Cette scène ne vous évoque-t-elle pas un dessin de Hergé ?
On la retrouve peut-être aussi dans Sylvain et Sylvette, mais mon souvenir est vague.

C’est plutôt un hommage de Cuvillier à Hergé d’autant que le chien ne ressemble pas à Milou. Il est vrai que la scène évoque bien une image de Tintin dansant avec Milou dans l’étoile mystérieuse (page 54 de l’édition Casterman de 1954).
Mais si l’on considère l’ancienneté des parutions de Tintin dans Coeurs Vaillants, Maurice Cuvillier a pu s’inspirer de ces publications. On apprend en effet dans la biographie de Hergé par Pierre Assouline, page 80, (Gallimard, collection Folio, 1996) que :
“Dès 1930, son directeur [de Coeurs Vaillants] l’abbé Courtois fait le voyage de Bruxelles afin de passer un accord avec l’abbé Wallez pour s’assurer l’exclusivité de Tintin dans la presse française. En octobre, lorsque Coeurs Vaillants publie les premières planches d’Au pays des Soviets (peu après qu’Hergé y a illustré le roman Le triomphe de l’aigle rouge), le journal existe depuis moins d’un an”.
Cela n’enlève rien à la créativité et à l’imagination de Cuvillier bien sûr !

Pour compléter les éléments sur l’antériorité de Hergé sur Cuvillier, j’ai trouvé dans le livre de Raymond PERRIN : “Un siècle de fictions pour les 8 à 15 ans (1901-2000)”, page 89 de l’édition 2005, les précisions suivantes :

L’hebdomadaire Coeurs Vaillants accède vite à la notoriété grâce à Hergé qui, dès 1929, après Alain Saint-Ogan (d’ailleurs bien présent dans la presse grâce à son propre bimensuel Cadet-revue de 1933 à 1939), a familiarisé les Français, on l’a vu, avec la vraie bande dessinée intégrant le texte dans l’image. (Mais Marijac n’introduit timidement les bulles qu’en 1937, dans Jim Boum chevalier de l’air). Publié dans l’hebdo depuis octobre 1930, Tintin renforce son succès dans les “patros” du jeudi quand ses exploits sont projetés en films fixes dès 1935, alors que paraît dans le journal, l’épisode : Tintin et Milou en Orient (devenu en album Les cigares du Pharaon). Le pendant féminin Ames Vaillantes, créé par L’Union des Oeuvres, n’apparaît qu’en 1937.