Nouvel exemple de gag recyclé entre Cri-Cri cette fois-ci et Pat…épate de 1949 : on assiste au sauvetage aérien d’un explorateur promis à la marmite de cannibales. Mais si l’histoire originelle est dans Cri-Cri n°878 du 25 juillet 1935 sous le titre « L’avion sauveur » et la seconde dans Pat… épate n°11 du 13 mars 1949 (page 1) sous le même titre, la première comporte 16 dessins sur 2 pages, la seconde plus courte ne contient que 8 dessins. Dans la première version, l’explorateur est délivré et emmené par l’avion et son pilote; dans la seconde version, l’explorateur reste sain et sauf au sol et c’est le cannibale qui menaçait de le tuer qui est capturé et soulevé dans les airs par l’aviateur et son engin.
On dirait que Cuvillier a beaucoup puisé dans ses anciennes créations pour fournir des histoires paraissant en 1ère page de Pat…;épate.
En tous cas cette vision de l’Africain cannibale n’aurait aucune chance de passer dans les BD actuelles !
Tout comme Hergé, Cuvillier était très imprégné du colonialisme de l’époque !
C’est le cas de presque tous les auteurs de bédés de l’époque. Ce sont les éditions Vaillants qui ont commencé à proscrire le racisme dans leurs publications et ceux même avant guerre dans Mon Camarade. Après guerre, les éditions Vaillants se sépareront de Mat pour ces raisons, Mat ne restera que quelques semaines. Il faut cependant relativiser, les théories raciales sont restées dans certains manuels scolaires jusque dans les années 70.
Je pense que les éditions Fleurus et Dupuis ont également rapidement éliminé les références raciales dans leur publication après guerre dans le début des années 50.
Ce qui est amusant, c’est que le premier héros de bande dessinée à bulle en France est un groom noir en 1907 dans Saint-Nicolas. Les dessins étaient signés Rose Candide pseudo de Emile Tap (dessinateur de Montmartre) qui signe également E. Tap dans les revues pour adultes.
Une version plus ancienne de ce gag figure en couverture de TBO le 4 septembre 1934: