Je termine un dossier sur les premiers magazines Fleurus.
Concernant l’édition rurale (1941-1944) :
Il faut savoir que l’éditeur de Coeurs-Vaillants et Ames Vaillantes est à l’origine l’Union des Associations Ouvrières Catholiques (Union des Oeuvres).
Au départ, il s’agit d’éditer un magazine pour les patronages de garçons (Coeurs Vaillants), puis pour les filles (Âmes Vaillantes).
Coeurs Vaillants est peu à peu devenu un mouvement (comme les scouts ou les mouvements d’actions catholique), qui souhaitait s’intéresser à tous les enfants quel que soit leur milieu.
Or les mouvements d’action catholique spécialisés (JOC pour la jeunesse ouvrière, JAC pour la jeunesse agricole) n’appréciait guère cette concurrence.
Des arrangements ont été trouvés avec ces derniers, plus précisément leur branche pré-ados (PréJac et PréJoc). J’y reviendrai.
Donc Coeurs Vaillants et Ames vaillantes s’intéressait initialement aux enfants des patros (donc essentiellement les garçons et filles des villes) de 10 à 13 ans, puis de 8 à 15 ans.
La direction de l’Union des Oeuvre fait le constat que leurs magazines sont assez peu diffusés à la campagne.
CV a donc besoin de la JAC (Jeunesse Agricole Catholique) pour s’y développer. Propose une collaboration dans un travail auprès des enfants de 12-14 ans.
La JAC a créé en 1935 un service Pré-Jaciste. CV souhaite fusionner les deux expériences.
Cela se réalise en été 1937
L’accord établit que le mouvement Jaciste et le mouvement CV travaillent conjointement à la mise en place du service préjaciste :
- la JAC entreprend la création des groupes CV à la campagne.
- le travail de la JAC est présenté dans quelques pages spéciales de CV (dernier numéro de chaque mois).
- Première page de ce type : N°44 du 31 octobre 1937 : « Aux CV des bourgs et des campagnes ».
Les prêtres de la JAC trouvent que la page JAC est noyée, peu lue, et que le reste de CV est trop urbain.
L’union des Œuvres (Coeurs Vaillants) réfléchit à un journal spécifique.
Le 22 août 1940, G. Courtois a le projet de faire un journal destiné aux enfants de la campagne de 7-10 ans, tous les 15 jours sur 8 pages, dans le ½ format de CV, et qui s’appellerait « Petits gars de France », et qui serait vendu en kiosques par Hachette…
Le 11 mai 1941 l’Union des Oeuvres sort le premier numéro d’un supplément destiné aux enfants ruraux : « CV-AV – Supplément bimensuel pour les petits gars et petites filles de France ».
C’est une véritable édition rurale de CV-AV.
La mention « Edition Rurale » remplace « Supplément bimensuel » à partir du 1er mars 1942.
Le dernier numéro de CV-AV supplément bimensuel sort le 3 juillet 1944.
Alors qu’il est difficile de s’y retrouver dans les différentes éditions pendant la guerre (zone occupée, zone Sud, albums ABC, etc…), CV-AV édition rurale n’est pas un remplaçant de CV et AV, mais un 3e titre, apparu pendant la guerre, et qui deviendra plus tard Fripounet et Marisette.
Il me reste à élucider la question de la numérotation.
Le premier numéro sort le 11/05/1941
La numérotation est continue du numéro 1 au numéro 20 (peut-être 21), avec comme sous-titre « supplément bimensuel ».
Ensuite la numérotation reprend à 9, devient uniquement impaire, avec retour à 1 chaque début d’année. Le sous-titre est « édition rurale ». (En 1944, la numérotation est coninue)
Le dernier numéro est le numéro 15 du 16/07/1944.
Deux questions :
- Pourquoi commencer à 9 la deuxième série ?
- Pourquoi une numérotation impaire ?
Répondre à l’une des questions permet peut-être de répondre à l’autre.
[edit : merci à Bernard qui a donné une solution très recevable ]
Une chose me turlupine :
On a un numéro 15 du 16/07/1944, de l’édition rurale (réputé le dernier numéro)
On a un numéro 16 du 16/07/1944, du magazine « Ames Vaillantes »
Ces deux magazines sont sortis le même jour, et leur ligne de copyright est présentée exactement de la même façon.
Si vous avez des idées…
Jean-Michel
[message modifié le 28/7 pour tenir compte des réponses de Bernard]